Histoire de l’hypnose & de l’auto-hypnose
L’auto-hypnose dissociative s’inscrit dans une longue tradition de pratiques humaines visant à explorer les états modifiés de conscience. Pour mieux comprendre cette discipline et l’approche que vous allez découvrir dans cette formation, il est utile de faire un détour par l’histoire. L’hypnose, bien loin d’être une invention moderne, puise ses racines dans les pratiques anciennes de soin, de transformation et de suggestion. L’auto-hypnose, elle, représente l’évolution naturelle de ces savoirs vers une autonomie toujours plus grande.
Une pratique ancestrale, aux racines multiples
L’hypnose, dans sa forme la plus essentielle — c’est-à-dire l’utilisation de la parole et de la suggestion pour provoquer des changements — est aussi ancienne que l’humanité. Des traces de pratiques similaires à l’hypnose sont présentes dans de nombreuses civilisations anciennes.
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Chez les Sumériens, il y a plus de 6000 ans, on retrouve des rituels verbaux d’accompagnement thérapeutique.
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En Égypte ancienne, des écrits datant de plus de 3500 ans évoquent l’usage de la parole dans des temples du sommeil, où prêtres et guérisseurs induisaient des états modifiés pour apaiser ou soigner.
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En Grèce antique, Socrate utilisait la maïeutique, une forme d’accompagnement verbal visant à faire émerger la vérité intérieure. Antiphon, son contemporain, affirmait « guérir avec les mots ». L’idée que le langage puisse transformer l’être était donc déjà bien présente.
Ces pratiques ont évolué, se sont transmises, transformées, traversant les siècles et les cultures.
L’émergence de l’hypnose moderne
L’hypnose, en tant que discipline structurée, émerge véritablement au XVIIIe siècle, avec Franz Anton Mesmer, médecin autrichien installé en France. Il propose une théorie du « magnétisme animal », où l’énergie vitale serait modulable par des passes magnétiques et des inductions de transe. Si sa théorie sera par la suite remise en question, ses résultats pratiques attirent rapidement l’attention.
Au XIXe siècle, James Braid, médecin britannique, rejette l’approche magnétique mais conserve les états observés. Il introduit le terme « hypnose » (du grec hypnos, sommeil) en pensant qu’il s’agissait d’un sommeil artificiel. Plus tard, il rectifie sa théorie : l’état hypnotique n’est pas du sommeil, mais une forme de concentration focalisée induisant une réceptivité accrue aux suggestions. L’hypnose entre alors dans le domaine médical et scientifique.
De l’hypnose classique à l’hypnose ericksonienne
Au début du XXe siècle, l’hypnose est progressivement marginalisée, en partie à cause de l’essor de la psychanalyse. Pourtant, dans l’ombre, des praticiens continuent à faire évoluer la discipline.
Le tournant décisif vient avec Milton H. Erickson, psychiatre américain aux méthodes novatrices. Il considère chaque patient comme unique, et adapte son langage, ses métaphores et ses suggestions à la personne. L’hypnose ericksonienne transforme la relation thérapeutique : on ne cherche plus à contrôler le patient, mais à collaborer avec son inconscient pour mobiliser ses ressources profondes.
Son approche influencera toute une génération de chercheurs et thérapeutes, notamment ceux de l’école de Palo Alto (Bateson, Watzlawick, Haley…), et donnera naissance à la Nouvelle Hypnose, puis à l’hypnose humaniste, qui intègre davantage de conscience et d’autonomie dans la pratique.
L’hypnose aujourd’hui
Loin de l’image spectaculaire ou ésotérique que certains en ont gardée, l’hypnose moderne est une approche structurée, souple, et fondée sur une compréhension fine de la psychologie et de la communication. Elle est aujourd’hui utilisée dans des contextes médicaux, psychothérapeutiques, pédagogiques, sportifs, et bien sûr, dans le développement personnel.
L’histoire de l’auto-hypnose
L’idée que l’on puisse soi-même induire un état de transe est aussi ancienne que l’hypnose elle-même. Dans de nombreuses traditions, les pratiques de méditation, de prière, de visualisation ou de chants répétitifs sont en réalité des formes d’auto-hypnose. Pourtant, ce n’est qu’au XIXe siècle que le terme et la méthode commencent à être formalisés.
James Braid, déjà cité, découvre que l’on peut produire des états hypnotiques en se concentrant soi-même sur un point fixe, tout en induisant une forme de relaxation mentale et corporelle. Il expérimente sur lui-même et pose les bases de ce qu’on appellera bientôt l’auto-hypnose.
Quelques décennies plus tard, Émile Coué, pharmacien et psychologue français, popularise une méthode d’autosuggestion simple et accessible. Sa célèbre formule — “Tous les jours, à tous points de vue, je vais de mieux en mieux” — repose sur l’idée que la répétition de pensées positives agit directement sur l’inconscient.
L’auto-hypnose dans le développement personnel moderne
Dans les années 1960 et 1970, avec l’émergence du mouvement de développement personnel, l’auto-hypnose gagne en popularité. Elle est associée aux pratiques de relaxation, de concentration, de visualisation créative, et s’intègre à de nombreuses approches thérapeutiques. De plus en plus de personnes découvrent qu’elles peuvent utiliser ces états modifiés de conscience pour :
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améliorer leur concentration,
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renforcer leur confiance en soi,
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soulager la douleur ou le stress,
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travailler sur leurs émotions,
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ou encore pour accompagner des changements profonds dans leur vie.
Aujourd’hui, l’auto-hypnose est considérée comme un outil accessible, adaptable, et profondément transformateur, à la croisée de la science, de la conscience, et de la volonté d’évoluer.
Ce qu’il faut retenir
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L’hypnose est une pratique millénaire, présente dans de nombreuses cultures sous différentes formes.
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Elle devient une discipline structurée à partir du XVIIIe siècle avec Mesmer, puis se modernise au XIXe siècle avec James Braid.
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L’hypnose ericksonienne redonne ses lettres de noblesse à la pratique au XXe siècle, en la rendant plus personnalisée et collaborative.
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L’auto-hypnose, quant à elle, permet d’induire volontairement un état de transe pour travailler sur soi, en autonomie.
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C’est aujourd’hui un outil reconnu et utilisé dans de nombreux domaines : santé, bien-être, performance, développement personnel.
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